Ali Cherf retrouvé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage  sur ma présence à Ali Cherf,

camp de regroupement proche de

KERKERA, presqu'île de COLLO, Algérie,

Février-Septembre 1961

 

 

Metz, 23 juillet 2016

 

Je suis né à LIFFOL LE GRAND (Vosges) en mai 1938.

 

Diplômé notaire, je n'ai pas voulu acheter une étude malgré des propositions, notamment celle du notaire chez qui je suis devenu clerc... et je n'ai jamais regretté ce choix : mes activités syndicales, associatives et politiques ne m'auraient pas permis d'entreprendre, de poursuivre et d’accomplir ce qui m'a animé depuis mon retour d' Algérie

 

De novembre 1959 à décembre 1960, j’ai été affecté au 13° Régiment de Tirailleurs Algériens et j’ai fait mes classes au 4° Régiment de Tirailleurs Marocains.

 

J’ai été envoyé en Algérie au début du mois de janvier 1961, et j’y suis resté jusqu'à la mi-février 1962. J’ai été affecté au 75ème RIMA, régiment d’infanterie de marine, qui s’appelait auparavant le 15ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. J’avais fait la préparation militaire (ce qui m’a valu une réduction de mon service d'une dizaine de jours), mais j’ai décliné l'invitation à faire le « stage » de sous-officier, et j’avais le grade de caporal.

 

Débarqué à PHILIPPEVILLE, j’ai été dirigé vers COLLO, où je suis resté quelques jours, avant d’être envoyé à BIR el ATROUS (entre CANROBERT et AÏN BEÏDA), puis de revenir à une dizaine de kms au Sud de COLLO, dans le camp d’ALI CHERF près de KERKERA. Je suis resté dans ce camp de regroupement du 15 février au 8 septembre 1961, affecté à la 4° section de la première compagnie rattachée à KERKERA.

 

Le témoignage qu’on va lire dans les pages suivantes m’a été suggéré par Michel Cornaton.

 

En mars 2013, j’avais écouté sur France Inter une émission consacrée au massacre de MELOUZA. Voulant en savoir davantage et raviver ma mémoire, j’ai fait quelques recherches sur internet, et je suis tombé sur un site consacré au livre de Michel Cornaton « Les camps de regroupement de la guerre d’Algérie ». Des extraits sont apparus sous mes yeux, notamment un descriptif des camps de la presqu’île de Collo, et... j’en suis resté coi pendant un long moment : Ali Cherf figurait sur une carte et dans un tableau !... Mystère de l’internet, quand j’ai voulu retrouver ces pages, elles ne faisaient plus partie de la « section consultable » ! J’envoie donc un courriel aux éditions L’Harmattan, leur demandant de me mettre en relation avec Michel CORNATON.

 

Il prend contact avec moi en avril.

 

Je lui envoie une copie de ma lettre «AU VIEUX FELLOUZE».

 

Il m'engage alors à apporter mon témoignage sur ce que j'ai vécu à ALI CHERF.

 

Je n’avais aucune note de l’époque. J'ai donc ressorti les lettres envoyées à mes parents.

 

Mon récit a été rédigé d’après ces lettres et il est illustré par des photos que j’ai prises à Ali Cherf en 1961.